MENAL

Des filles presque comme les autres

Jeudi 24 juin 2010 à 20:48


EVIEL



Le 6 Juin, Monde des elfes.

-Lothae, dépêche-toi, on va être en retard... Qu'est-ce que tu fais, bordel?

Eviel pensait à voix haute, comme souvent. L'adolescente attendait depuis bientôt une demie-heure son amie sous l'orage, en partie caché par les feuillages. Eviel aimait beaucoup les orages et la pluie. Tant qu'elle n'était pas dessous. Il lui arrivait souvent de rester toute la nuit à sa fenêtre, pour regarder la pluie tomber et écouter les grondements du tonnerre. Elle n'avait jamais compris pourquoi les autres elfes détestaient ça.

Mais mince! Pourquoi faut-il qu'elle soit en retard JUSTEMENT aujourd'hui?!

Eviel commençait à s'inquiéter. Lothae ne partait jamais sans prévenir, elle ne loupait jamais un rendez-vous.
Et aujourd'hui, c'était l'anniversaire de la création de leur monde. L'anniversaire du jour où un être humain était né avec leurs oreilles pointues. Eviel frissonna. Difficile pour elle de croire que ses descendants étaient humains. Il y avait pourtant tellement de différences entre eux. D'abord, les oreilles, bien sûr. Et la couleur des cheveux. Bon, c'est vrai, physiquement, ils n'étaient pas si différents. Mais à l'intérieur... oui, l'intérieur n'était pas pareil. A commencer par le fait que les humains étaient incapables de croire aux fantômes, à la magie, aux licornes, aux animaux qui parlent. Il leur fallait une raison scientifique pour tout. Bien sûr, il y avait des exceptions... Les légendes humaines étaient peuplées de sirènes, de lutins, et de fées, aussi. Ils existaient tous, mais impossible de convaincre tout ces gens. Les elfes, les lutins et autres créatures avaient essayé, bien sûr, mais à force d'échouer, ils s'étaient lassés. 
Eviel était en train de repenser à ses cours sur les principes humains lorsqu'elle entendit des cris et de la musique. La fête venait de commencer. Mais Eviel ne pouvait pas laisser sa meilleure amie sans savoir où elle était. Il en avait toujours été ainsi, pas de raison que ça change.
L'elfe tentait de réfléchir à l'endroit où Lothae pouvait bien se trouver, puisqu'elle n'était pas chez elle. Il y avait la petite cabane qu'elles avaient construite, mais Eviel y était passée récupérer quelques affaires avant d'aller chercher Lothae. Laquelle ne serait pas allée à la fête sans Eviel.

-LOTHAE!!!!

Pas de réponse. L'elfe brune s'y attendait. A par ce... bruit. Un hululement, le signe secret des deux amies. Lothae avait des problèmes, Eviel en était sûre maintenant. elle lui répondit et attendit sa réponse pour savoir de quel côté se diriger. Elles avaient choisi ce son car elles étaient toutes les deux capables de le faire entendre de très loin, même faibles. Mais la réponse ne venait pas. Lothae se déplaçait-elle ou était-elle trop faible pour lui répondre? Eviel mis ses mains en porte-voix et l'appela à nouveau. Elle ne répondit pas.

Alors, Eviel écouta la nature. Elle ferma les yeux et se concentra. Puis elle se demanda quel élément, quel être vivant avait le plus de chances d'avoir entendu son amie.Le vent lui apporterait à coup sûr une réponse, à condition qu'il passe dans le bon sens.
Les arbres étaient en permanence connectés entre  eux grâce aux racines.
Elle s'approcha d'un gros chêne et posa la main contre le tronc. Elle lui transmit le bruit de pas de Lothae et son souffle pour qu'il lui dise s'ils l'entendaient ou l'avaient entendue. Puis elle leur transmit une image au cas où des insectes l'auraient vue.
Car les insectes sont en contact avec la terre et lui transmettent les informations qu'ils ont en leur possession. Puis la terre fait de même avec les arbres. La nature était un immense réseau. Eviel le savait, mais elle en avait une nouvelle démonstration chaque fois qu'elle utilisait cette méthode.
Oui! Un mille-pattes avait fui sous le pas de son amie, et s'était réfugié sur un marronnier.
Et là, Lothae avait trébuché sur la racine d'un bouleau.
Ce frêne avait croisé sa route à l'entrée d'une clairière, qu'on reconnaissait grâce à la sensation de vide créée par l'absence de racines à la gauche de l'arbre. Puis plus rien.
Son amie se trouvait plein nord, sûrement dans une clairière.
Eviel se mit à courir, son arc à la main, sautant par-dessus les racines, slalomant entre les arbres et se baissant pour éviter les branches.
Elle reconnut le marronnier, puis le bouleau, le frêne, et elle s'arrêta net. La clairière se trouvait devant elle, vide.
Non, pas vide. L'elfe aurait reconnu cette main n'importe où. Lothae n'était pas n'importe quelle elfe. Elle était la seule elfe des mers connue à vivre dans les bois. Par conséquent, sa peau était bleue et ses cheveux aussi. Son vrai nom était Eänwen, mais seule Eviel était autorisée à l'appeler ainsi, car les sages, lorsqu'ils l'avaient recueillie, lui avait donné un autre nom afin, disaient-ils, de la protéger.


-EÄNWEN!!!

La jeune elfe était couchée sur le flanc, la bouche entrouverte, les yeux fermés. Son expression calme aurait fait jurer à Eviel que son amie dormait.

-Lothae, tu m'entends? Dis quelque chose, je t'en prie! S'il te plait!

Mais l'elfe ne répondait pas, et Eviel paniquait, cherchant en vain des traces de blessures quelconques.

- A L'AIDE! 
AIDEZ MOI! S'IL VOUS PLAIT!!  
Sa voix se brisa. Les larmes roulaient sur ses joues en torrents, mais rien ne se passait. Eänwen ne répondait pas, la clairière était vide, et les cris d'Eviel étaient largement couverts par la musique.

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